Comment préparer la révision comptable ?

Par Abderraouf YAICH

 

La révision comptable dans le processus de formation :

La révision comptable n’est qu’une étape importante certes, mais qui ne garantit ni l’acquisition des compétences ni encore moins la réussite dans la vie.

Or, il est temps pour chaque étudiant de résoudre le conflit diplôme/compétences en répondant à la question suivante :

Qu’est ce qui est le plus important pour moi : obtenir un diplôme ou acquérir des compétences ? La réponse est vite donnée. Les deux, dites-vous. C’est tant mieux, mais ce n’est pas toujours évident. On peut très bien réussir un diplôme sans avoir les compétences pour honorer le métier. Dans un sens inverse, on peut très bien acquérir de très hautes compétences sans réussir le diplôme. Si vous étiez, dans ce cas, quel serait votre préférence : diplôme ou compétence ?

Dépassionner l'examen :

La révision comptable est un examen que la plupart des étudiants vivent comme un calvaire. Cette dramatisation est principalement due à un problème de gestion des attentes de l'entourage. Hanté par la perception d'un échec à l'examen comme étant une dépréciation de soi dans son entourage, l'étudiant risque de dramatiser à l'excès l'examen qu'il transforme en verdict. Aussi, est-il intelligent de savoir d'emblée gérer les attentes de l'entourage et faire admettre dès le départ la normalité de l'échec dans ce type d'épreuve. La réussite n'en sera que mieux vécue et l'échec, une fois le nécessaire fait, est ressenti comme une étape vers la réussite.

Les objectifs de l’épreuve :

Les épreuves de révision visent à vérifier les aptitudes du candidat dans le domaine :

- des connaissances (savant),

- de l’utilisation des connaissances (intelligent),

- et de la présentation de son savoir (sachant présenter).

La connaissance :

Le domaine des connaissances nécessaires à la révision comptable couvre les disciplines suivantes :

• Comptable : Difficultés comptables + audit et contrôle interne + évaluation, consolidation, fusion.

• Droit des sociétés et commissariat aux comptes.

• Fiscalité : Difficultés fiscales (IR et IS, TCA, DE, RAS, AF, impositions diverses) + fiscalité internationale + contentieux fiscal.

• Gestion : Stratégie, contrôle de gestion + finances.

• Diverses autres connaissances générales nécessaires aux activités professionnelles.

Le problème crucial que pose donc cette épreuve est un problème de volume.

Alors que l’épreuve est censée être une épreuve de révision du savoir acquis au cours des quatre années de maîtrise, elle porte en fait essentiellement sur des connaissances nouvellement acquises au cours de l’année de préparation de l’épreuve d’où un risque                        - pratiquement consommé c’est-à-dire effectif - de rupture entre l’année de révision et les années précédentes.

Donc, pour bien négocier la préparation de l’épreuve, il faut se donner les moyens de bien gérer cette rupture.

Commençons par la résolution des questions faciles :

La présentation :

1. J’ai une mauvaise écriture : je réapprends à écrire. Je contacte un maître d’école et je m’applique à réapprendre l'écriture. En principe, en 15 jours je me trouve totalement transformé. J’abandonne mon écriture de "cochon" pour lui substituer une écriture de maître. Rappelez-vous, il n’y a pas longtemps, le comptable se disait : employé aux écritures.

2. Je suis faible en français : j’ai toujours négligé mon apprentissage de la lange, j’ignore les règles de grammaire, d’orthographe et mon vocabulaire est faible.

Tout d’abord, je me procure un bon dictionnaire, un livre de conjugaison, un livre de grammaire et un livre d’orthographe.

A chaque fois que j’ai un doute sur le sens d’un mot, j’ouvre le dictionnaire.

A chaque hésitation, je vérifie la conjugaison, la règle ou l’orthographe.

Je me dis que tant mieux que cela m’arrive maintenant car le jour de l’épreuve je ne disposerai pas de la documentation pour résoudre le problème.

Mais, est-ce suffisant pour que je devienne bon en français ? Probablement pas.

Pour que je puisse m’améliorer de façon substantielle, il faudra lire beaucoup et résumer.

Lire beaucoup, vous serez bien obligé de le faire. En plus, il faut s’exercer à résumer ses lectures. Le résumé est à la fois une technique de transfert et d’appropriation des connaissances et une technique de perfectionnement en français.

3. J’ai un problème avec la communication en français, j’ai peur de l’épreuve orale : une bonne technique d’apprentissage consiste à lire à haute voix en présence d’autres personnes.

L’utilisation des connaissances

L’examen de l’aptitude à utiliser les connaissances pour la résolution des problèmes vise à tester les habilités des candidats (capacités d’adaptation, de référence à des règles et principes, d’analyse, de raisonnement, de sélection et d’utilisation de méthodes et de techniques appropriées et de synthèse).

Pour bien réussir ce type de test, il faut atteindre un haut niveau de maîtrise des connaissances, percevoir la logique qui les gouverne, faire preuve de présence d’esprit et d’intelligence et posséder une bonne méthode de résolution des problèmes.

La méthode s’acquiert par l’entraînement. Plus vous réalisez d’exercices, plus vous améliorez vos aptitudes à résoudre les problèmes.

Je vous avais annoncé qu’on commençait par la résolution des problèmes les plus simples. J’ai commencé par le problème de la présentation et enchaîné par le problème de l’utilisation des connaissances. En fait, ce sont plutôt des problèmes difficiles parce qu’ils se rapportent à la formation stratégique de l’étudiant comparé au troisième objectif de l’épreuve qui est celui de tester les connaissances.

Alors qu’en est-il des connaissances nécessaires pour affronter cette épreuve ?

La principale difficulté de l’épreuve à laquelle se trouve confronté tout candidat est l’ampleur du volume des connaissances et, assez souvent, le niveau de détail exigé des candidats à l’examen.

Que ce soit dans les domaines comptable, de l’audit juridique, fiscal ou de gestion, le volume des connaissances est devenu considérable.

Or, nous savons que la maîtrise du savoir passe nécessairement par trois étapes et que, par conséquent, la maîtrise des connaissances suit un processus de maturation qui s’étale dans le temps.

Pour rappeler les 3 étapes de la maîtrise du savoir, je les schématise en trois temps :

1-       je découvre,

2-       je comprends,

3-       je m'approprie le savoir.

Or, lorsque l’étudiant entame l’étape 1 en classe, il se prive de la possibilité de bénéficier de l’aide de l’enseignant pour la résolution des problèmes difficiles.

Aussi, doit-on admettre une fois pour toute qu’il appartient à l’étudiant de prendre en charge l’étape de découverte. La maîtrise passe nécessairement par la préparation des cours avant de recevoir les leçons en classe.

Ceci est d’autant plus indiqué que vous disposez d’une documentation pratiquement pour tous les cours.

La planification de la préparation.

Si vous êtes convaincus par le raisonnement, il vous reste pour bien planifier le travail à résoudre deux questions :

- sur quelle documentation travailler ?

- quand faut-il commencer les préparations ?

La documentation

La documentation comporte deux volets :

- les publications faisant autorité dans leur domaine,

- et les cours des enseignants.

Une bonne approche consiste à couvrir la totalité des cours dispensés dans les différentes institutions. L’idéal est de travailler sur tous les cours sur deux années car la comparaison des différents cours est très instructrice pour l’étudiant.

Plus vous avancerez dans votre préparation, plus vous saurez faire la différence entre ce qui est pertinent et ce qui l’est moins.

Quand faut-il entamer les préparations ?

En fait, cela fait longtemps que vous avez déjà commencé à préparer la révision comptable. Pour ainsi dire la préparation a commencé déjà depuis la première année.

Malheureusement, certains ont accumulé des gaps, il va falloir se rattraper.

Pour abattre le volume de travail, vous avez besoin :

- d’une bonne forme physique,

- d’une bonne capacité de concentration,

- et d’une bonne vitesse de progression.

Ainsi pour acquérir le même volume de connaissances, la quantité de temps nécessaire varie d’un étudiant à un autre.

Par conséquent, chaque étudiant est juge par lui même sur ses propres capacités et le temps qui lui est nécessaire.

Chacun doit, donc, établir sa propre planification de la préparation.

Néanmoins, un certain nombre d’idées mérite d’être signalé :

(1) Il est certain que plutôt vous entamez la préparation, mieux vous allégez la concentration de la charge dans le temps (La date du 15 juillet pourrait convenir à de nombreux étudiants pour entamer la préparation pour la première fois, à défaut le 1er août est quasiment impératif).

(2) Eviter le piège de suivre le rythme des enseignants en début d’année ! il faut surtout éviter de suivre le rythme de déroulement des cours en début d’année surtout qu’un certain nombre d’enseignants commencent lentement et se trouvent obligés d’accélérer en fin de cycle. Ainsi, la concentration des enseignements en fin de cycle est un véritable handicap pour les étudiants dont le sort ressemble à celui des cigales.

Or, plus la date de l’examen se rapproche, plus on apprécie de s’être comporté en fourmi quand l’environnement favorise de se comporter en cigale.

Pour conclure :

Il faut admettre que réussir la révision comptable est à la portée du plus grand nombre. Il s’agit de savoir s’organiser, d’avoir de la méthode et de fournir l’effort nécessaire en quantité et qualité.

Enfin, il existe deux types d’étudiants :

- Ceux qui commencent par se montrer prétentieux sans faire l’effort nécessaire quand le temps est disponible. Ceux là perdent confiance en eux au fur et à mesure qu’ils se rapprochent de la date d’examen.

- Ceux qui mesurent la difficulté et engagent les efforts nécessaires avec méthode très tôt, ceux là ont très peur au départ mais ils prennent confiance en eux-mêmes au fur et à mesure qu’ils se rapprochent de la date de l’examen.

Mais que l'on soit parmi ceux qui ont réussi l'examen ou ceux qui ne l'ont pas encore obtenu, la révision comptable n'est qu'une étape dans la vie. Rien ne sert d'attraper la grosse tête quand on la réussit. Ne dramatisez pas non plus s'il faudrait la repasser. Et rappelez-vous que la valeur d'un diplôme, quel qu'il soit, n'est autre que la compétence qui le supporte.