CHAPITRE 3
Les stocks
Sont successivement étudiés :
- Les stocks d'approvisionnement
- Les stocks de produits
- Les stocks de services
- La capitalisation des charges financières dans les stocks
- Le traitement des différences de change sur les achats et les stocks
- Le choix d'une formule d'évaluation des stocks
Les stocks doivent être évalués au coût historique ou à la valeur de
réalisation nette si elle est inférieure.
Le coût historique des stocks correspond au coût d'acquisition pour les
éléments achetés.
Le coût d'acquisition des stocks comprend le prix d'achat, les droits
de douane à l'importation et taxes non récupérables par l'entreprise ainsi que
les frais de transport, d'assurances liés au transport de réception et autres
coûts directement liés à l'acquisition des éléments achetés.
Toutes les réductions commerciales et autres éléments analogues sont
déduits du coût d'acquisition des biens stockés.
Les éléments de stocks identifiables (stocks non fongibles,
approvisionnements spécifiques à une commande et stocks gérés par lots) sont
évalués à leur coût individuel. Le coût des éléments de stocks interchangeables
doit être déterminé en utilisant la méthode du coût moyen pondéré ou la méthode
de la première entrée première sortie (FIFO) selon celle qui permet le meilleur
rattachement des charges aux produits.
§ 1. Formule du coût réel
Les éléments de stocks qui ne sont pas ordinairement fongibles et les
produits fabriqués et services affectés à des projets spécifiques font l'objet
d'une identification spécifique de leurs coûts individuels déterminés article
par article ou catégorie par catégorie. Dans ce cas, c'est la méthode du coût
individuel qui est pratiquée et qui conduit à déterminer les coûts spécifiques
imputables aux éléments ou catégories d'éléments existants en stock.
§ 2. Formule du coût moyen
pondéré
La méthode du coût moyen pondéré conduit à déterminer le coût des
stocks comme étant la moyenne pondérée du coût des éléments existants en début
de période et du coût des éléments achetés ou produits au cours de la période.
Le coût moyen pondéré est normalement calculé à chaque nouvelle réception (coût
moyen pondéré mobile). Il peut être calculé une seule fois en fin d'exercice ou
périodiquement en cours d'année, selon les conditions particulières de
l'entreprise.
Exemple : 01/01 Stock initial Q 1.000
x PU 10
20/02 : Achat Q 500 x PU 11
30/03 : Sortie Q 700
15/06 : Achat Q 200 x PU 9
17/09 : Sortie Q 900
30/11 : Achat Q 600 x PU 11
La fiche de stock évaluée au coût moyen pondéré se présente comme suit
:
Date |
Libellé |
Quantité |
Valeur |
|||||
|
|
Entrée |
Sortie |
Stock |
Entrée |
Sortie |
Stock |
coût unitaire moyen |
10/01 |
Stock
ouv. |
1 000 |
- |
1 000 |
10 000 |
- |
10 000 |
10,000 |
20/02 |
Achat |
500 |
- |
1 500 |
5 500 |
- |
15 500 |
10,333 |
30/03 |
Sortie |
- |
700 |
800 |
- |
7 233 |
8 267 |
10,333 |
15/06 |
Achat |
200 |
- |
1 000 |
1 800 |
- |
10 067 |
10,067 |
17/09 |
Sortie |
- |
900 |
100 |
- |
9 060 |
1 007 |
10,067 |
30/11 |
Achat |
600 |
- |
700 |
6 600 |
- |
7 607 |
10,867 |
La méthode du coût moyen pondéré consiste à évaluer les sorties selon
le coût moyen pondéré à la date de sortie.
La quantité restante en stock final sera évaluée au dernier coût moyen
pondéré soit 700 x 10,867 = 7.607.
Par ailleurs, la pratique a donné naissance à d'autres modalités de
détermination du coût moyen pondéré tels que :
• Le coût moyen pondéré de l'exercice qui résulte du rapport :
Total
des valeurs entrées de l'exercice +valeur du stock initial |
Total
des quantités entrées de l'exercice + quantité en stock initial |
• Le coût moyen pondéré du cycle de rotation qui résulte, pour un stock
qui tourne quatre fois par an, du rapport entre :
Total des valeurs des entrées du trimestre + les valeurs des stocks en début de trimestre |
Le total des quantités des entrées au cours du
trimestre + les quantités en stock en début de trimestre |
Ces différentes modalités donnent des résultats différents.
Les deux dernières modalités ne permettent pas une tenue à jour des
stocks.
§ 3. Formule de la PEPS ou
FIFO
La méthode de la première entrée, première sortie conduit à affecter
aux éléments de stock vendus ou consommés le coût des plus anciens éléments en
stock. Par conséquent, le coût des stocks à la clôture de l'exercice correspond
à celui des plus récents articles achetés ou produits.
Reprenons l'exemple ci-dessus, la fiche de stock évaluée selon la
méthode du FIFO se présente comme suit :
Date |
Libellé |
Quantité |
Valeur |
||||
|
|
Entrée |
Sortie |
Stock |
Entrée |
Sortie |
Stock |
10/01 |
Stock
ouv. |
1 000 |
- |
1 000 |
10 000 |
- |
10 000 |
20/02 |
Achat |
500 |
- |
1 500 |
5 500 |
- |
15 500 |
30/03 |
Sortie |
- |
700 |
800 |
- |
7 000 |
8 500 |
15/06 |
Achat |
200 |
- |
1 000 |
1 800 |
- |
10 300 |
17/09 |
Sortie |
- |
900 |
100 |
- |
9 400 |
900 |
30/11 |
Achat |
600 |
- |
700 |
6 600 |
- |
7 500 |
La quantité restante en stock final sera évaluée à 7.500 soit 100
unités à 9 et 600 unités à 11.
§ 4. Décote directe
Pour les activités commerciales, il peut être approprié d'évaluer les
stocks à la valeur de réalisation nette, réduite de la marge bénéficiaire
normale. Soit la formule :
+ Prix de vente net
hors taxe effectivement pratiqué
- Marge bénéficiaire
normale totale
= Coût des stocks
selon la méthode de la décote directe
§ 5. Formules de secours
Lorsqu'il n'est pas possible de déterminer leur coût d'acquisition, les
stocks sont évalués :
(1) soit au coût d'acquisition
de biens équivalents constaté ou estimé à la date la plus proche de
l'acquisition,
(2) soit à la valeur de
réalisation nette, réduite de la marge bénéficiaire normale,
(3) soit au coût standard dans
la mesure où le coût global standard des stocks ne s'écarte pas de manière
significative du coût global réel des stocks pendant la période considérée.
§ 1. Principe de base
Les stocks d'approvisionnement doivent être évalués à leur coût
historique récupérable qui correspond à l'une des formules du coût historique
ou à la valeur nette de réalisation lorsqu'elle s'avère inférieure au coût
historique.
§ 2. Détermination de la
valeur de réalisation nette des stocks d'approvisionnement
La valeur de réalisation nette est le prix de vente estimé réalisable
dans des conditions normales de vente, diminué des coûts estimés nécessaires
pour achever le bien et réaliser la vente.
La valeur du marché, connue à la clôture de l'exercice, constitue
généralement une mesure appropriée de la valeur probable de réalisation des
éléments de stocks destinés à être vendus (marchandises). Toutefois, pour les
stocks détenus pour satisfaire des contrats de vente fermes, le prix spécifié
dans le contrat est plus approprié.
L'évaluation des matières premières et consommables destinées à être
utilisées dans la production à la valeur de réalisation nette est envisagée
lorsqu'une baisse des prix des matières premières ou consommables est telle que
le coût des produits finis atteint un niveau supérieur à leur valeur de
réalisation nette. Le coût de remplacement constitue généralement une mesure
appropriée de la valeur de réalisation nette des matières premières et
consommables.
L'estimation de la valeur de réalisation nette est faite pour chaque
type d'éléments en stocks, ou par éléments autrement regroupés dans la mesure
où leur traitement regroupé permet de mieux refléter le résultat de la période,
par exemple lorsque la vente des éléments regroupés se fait de manière
simultanée.
§ 3. Constatation des
provisions sur stocks
Les provisions sur stocks de matières, marchandises et autres
approvisionnements sont dotées par la contrepartie du compte «68173 Dotations
aux provisions pour dépréciation des actifs courants - stocks et en-cours».
La reprise sur les provisions sur stocks est effectuée en créditant le
compte «78173 Reprise sur provisions pour dépréciation des actifs courants -
stocks et en-cours».
Les stocks de produits sont évalués au coût historique récupérable qui
correspond au coût d'acquisition des approvisionnements majoré d'une juste part
des coûts directs et indirects de production pouvant être raisonnablement
rattachée à la production ou à la valeur de réalisation nette si elle est
inférieure.
Les frais de production incorporables incluent l'ensemble des coûts
encourus pour mettre les stocks à l'endroit et dans l'état où ils se trouvent.
Le coût historique des stocks d'éléments produits correspond au coût de
production. Il inclut l'ensemble des coûts
encourus pour mettre les stocks à l'endroit et dans l'état où ils se trouvent.
§ 1. Coût de production
Le coût de production des stocks comprend le coût d'acquisition des
matières consommées dans la production et une juste part des coûts directs et
indirects de production pouvant être raisonnablement rattachée à la production.
Les coûts directs et indirects de production comprennent les coûts de
main-d'œuvre directe, de main-d'œuvre indirecte, des amortissements et
d'entretien des bâtiments et équipements industriels et les frais de gestion et
d'administration de la production.
Ces coûts doivent être analysés pour déterminer la juste part qui peut
être considérée comme ayant contribué à amener les stocks à l'endroit et dans
l'état où ils se trouvent.
§ 2. Méthode de l'imputation
rationnelle
Lorsque le niveau réel de production est inférieur à la capacité
normale de production, les frais généraux fixes de production, tels que les
charges d'amortissement des bâtiments et équipements industriels et les frais
de gestion et d'administration de la production, sont imputés au coût de
production à hauteur du niveau réel de production comparé à la capacité normale
de production. Les frais généraux fixes de production non imputés au coût de
production sont constatés en charges de la période au cours de laquelle ils
sont encourus.
La capacité normale de production correspond au niveau de production
nominale, diminuée de la perte de capacité résultant des périodes normales de
congés et arrêts de travail et des activités d'entretien planifié.
Le montant des frais fixes
imputés à chaque unité produite n'est pas augmenté par suite d'une baisse de
production ou d'une capacité inutilisée. Les frais fixes non affectés sont
constatés en charges de la période au cours de laquelle ils sont encourus. Dans
des périodes de production anormalement élevée, le montant des frais fixes
imputés à chaque unité produite est diminué de façon que les stocks ne soient
pas mesurés au dessus de leur coût.
Soit une usine qui dispose d'une capacité de production nominale ou
théorique de 1.000.000 m3.
Le taux de chargement représentatif des servitudes et des contraintes
de mise en marche de l'usine est estimé à 10%.
L'activité réelle n'a été que de 630.000 m3.
Déterminons :
- la capacité normale,
- la sous-activité globale,
- le taux de l'imputation rationnelle.
Solution :
- la capacité normale de cette usine
correspond à la capacité nominale moins le taux de chargement soit : 1.000.000
x (100% - 10%) = 900.000 m3.
- la sous-activité s'élève à 900.000 -
630.000 = 270.000.
- le taux de l'imputation rationnelle s'élève
à : 630.000 x 100 = 70%.
900.000
Ainsi, le taux d'activité s'apprécie non pas par rapport à la capacité
nominale ou théorique mais par rapport à la capacité normale.
§ 3. Traitement des
gaspillages
La valeur des matières premières anormalement gaspillées, de
main-d'œuvre ou d'autres dépenses perdues, qui ne sont pas encourues pour
amener les stocks à l'endroit et dans l'état où ils se trouvent ne sont pas
inclus dans le coût de production.
§ 4. Frais de distribution
Les frais commerciaux ne sont pas inclus dans le coût de production.
§ 5. Frais de recherche et
de développement
Seules les dépenses de recherche et de développement se rapportant à
des commandes spécifiques peuvent être incluses dans le coût de production de
ces commandes.
§ 6. Administration
Les frais généraux administratifs sont exclus du coût de production
parce qu'ils ne contribuent pas directement à mettre les stocks à l'endroit et
dans l'état où ils se trouvent.
Sous-section 3. Formules de
valorisation des stocks de produits
§ 1. Coût réel, coût moyen
pondéré et FIFO
Les éléments de stocks identifiables sont évalués à leur coût
individuel. Le coût des éléments de stocks interchangeables doit être déterminé
en utilisant la méthode du coût moyen pondéré ou la méthode de la première
entrée, première sortie selon celle qui permet le meilleur rattachement des
charges aux produits.
Les éléments de stocks qui ne sont pas ordinairement fongibles et les
produits fabriqués et services affectés à des projets spécifiques font l'objet
d'une identification spécifique de leurs coûts individuels déterminés article
par article ou catégorie par catégorie. Dans ce cas, c'est la méthode du coût
individuel qui est pratiquée et qui conduit à déterminer les coûts spécifiques
imputables aux éléments ou catégories d'éléments existants en stock.
La méthode du coût moyen pondéré conduit à déterminer le coût des
stocks comme étant la moyenne pondérée du coût des éléments existants en début
de période et du coût des éléments achetés ou produits au cours de la période.
Le coût moyen pondéré est normalement calculé à chaque nouvelle réception (coût
moyen pondéré mobile). Il peut être calculé une seule fois en fin d'exercice ou
périodiquement en cours d'année, selon les conditions particulières de
l'entreprise.
La méthode de la première entrée, première sortie conduit à affecter aux éléments de stock vendus ou consommés le coût des plus anciens éléments en stock. Par conséquent, le coût des stocks à la clôture de l'exercice correspond à celui des plus récents articles achetés ou produits.
§ 2. Formules de secours
Lorsqu'il n'est pas possible de déterminer le coût de production réel,
les stocks de produits sont évalués :
(1) soit au coût de production
de biens équivalents constaté ou estimé à la date la plus proche de la
production,
(2) soit à la valeur de
réalisation nette, réduite de la marge bénéficiaire normale.
(3) enfin, les coûts de
production peuvent être déterminés sur la base de coût standard dans la mesure
où le coût global standard des stocks ne s'écarte pas de manière significative
du coût global réel des stocks pendant la période considérée.
Quant aux produits résiduels, notamment les déchets et sous produits,
ils sont évalués à leur valeur de réalisation nette ; cette valeur est déduite
du coût de production du produit principal.
Sous-section 4. Dépréciation
des stocks de produits
§ 1. Principe de base
La valeur des stocks de produits doit être dépréciée à la valeur nette
de réalisation lorsque cette valeur est inférieure au coût historique déterminé
selon l'une des formules de calcul de coût.
§ 2. Détermination de la
valeur de réalisation nette
La valeur de réalisation nette des stocks doit être déterminée sur la
base de l'hypothèse la plus vraisemblable de la valeur probable de réalisation
des stocks dans des conditions normales de vente. Il est également tenu compte
des données connues après la clôture de l'exercice dans la mesure où ces
données confirment les conditions existantes à la clôture de l'exercice.
La valeur du marché, connue à la clôture de l'exercice, constitue
généralement une mesure appropriée de la valeur probable de réalisation des
éléments de stocks de produits destinés à être vendus (produits finis et
produits en cours). Toutefois, pour les stocks détenus pour satisfaire des
contrats de vente fermes, le prix spécifié dans le contrat est plus approprié.
L'estimation de la valeur de réalisation nette est faite pour chaque
type d'éléments en stocks, ou par éléments autrement regroupés dans la mesure
où leur traitement regroupé permet de mieux refléter le résultat de la période,
par exemple lorsque la vente des éléments regroupés se fait de manière
simultanée.
§ 3. Comptabilisation des
provisions sur stocks de produits
La méthode la plus usitée pour constater les dépréciations sur stocks
de produits est la dotation aux provisions pour dépréciation des stocks.
Les provisions sont dotées selon le schéma suivant (dans les deux
méthodes de comptabilisation des stocks) :
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68173 |
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Dotations
aux provisions pour dépréciation des actifs courants - stocks et en-cours |
xxx
xxx |
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|||
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39 |
|
Provisions
pour dépréciation des stocks |
|
xxx
xxx |
||
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|
Les
reprises sur provisions sont comptabilisées selon le schéma suivant :
|
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||
39 |
|
Provisions
pour dépréciation des stocks |
xxx
xxx |
|
|||
|
78173 |
|
Reprises
sur provisions pour dépréciation des actifs courants - stocks et en-cours |
|
xxx
xxx |
||
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Section 3. Les stocks de services
Le coût des stocks d'un prestataire de services comprend la
main-d'œuvre et les autres frais de personnel directement engagés pour la
réalisation du service y compris le personnel d'encadrement et les frais
généraux s'y rapportant. Les coûts relatifs aux ventes et au personnel
administratif général n'y sont pas inclus.
La constatation d'un stock de prestations de services concerne
généralement les activités de prestations à cycle très court (tels que les
transitaires) et certaines activités spécifiques. Les contrats de services de
longue durée comptabilisés selon la méthode de l'avancement ne donnent pas lieu
à la constatation d'un stock de travaux en cours puisque les produits sont pris
en compte en revenus selon le degré d'avancement à la clôture de l'exercice.
Les frais financiers sont incorporables dans le coût d'acquisition ou
dans le coût de production des stocks lorsque ces frais sont liés à des
emprunts ayant financé des cycles d'approvisionnement, de stockage ou de
production supérieurs à 12 mois,
lorsque ces charges d'emprunt satisfont aux trois conditions suivantes :
1) récupérables : il est probable qu'elles donneront lieu à des avantages économiques futurs pour l'entreprise (c'est-à-dire recouvrables), et
2) mesure fiable : leur coût peut être évalué
de façon fiable, et
3) évitables : elles correspondent à des
charges financières qui auraient pu être évitées si les dépenses relatives à la
production de ces stocks n'avaient pas été faites (c'est-à-dire évitables).
Il résulte des règles ci-dessus que les stocks qui sont fabriqués de
façon routinière ainsi que les produits fabriqués en larges quantités de façon
répétitive ne peuvent pas donner lieu à capitalisation des charges d'emprunt.
Les achats effectués en devises doivent être convertis en monnaie de
comptabilisation à la date de l'opération, selon le taux de change en vigueur à
cette date.
Lorsque le taux de change est relativement stable, il est possible
d'utiliser un taux proche du taux réel tel que le taux moyen de la semaine ou
du mois.
Les fluctuations ultérieures du cours de la monnaie étrangère ont une incidence sur l'équivalent dans la monnaie de comptabilisation des éléments monétaires, ce qui donne lieu à une différence de change : gain ou perte de change.
Le gain ou la perte de change est considéré comme étant le résultat
d'un fait, la fluctuation du cours, qui
est distinct de l'opération d'origine.
De ce fait, la norme tunisienne considère que toute fluctuation
ultérieure du cours n'a pas d'incidence sur le coût historique des achats et
des stocks acquis en monnaie étrangère.
A la date de clôture, les dettes dues aux fournisseurs sont converties
au cours de clôture. Toute différence entre le montant de la dette et son
montant après conversion selon le cours de clôture constitue une perte ou un
gain de change de l'exercice sans incidence sur le coût à retenir pour
l'évaluation des stocks.
Le système comptable tunisien reconnaît les formules suivantes :
- La formule du coût
réel ;
- La formule du FIFO ;
- La formule du coût
moyen pondéré ;
- La formule de la
décote directe ;
- Certaines formules
de secours dont le coût standard.
Il ignore la formule du LIFO ou «dernière entrée, première sortie» et
la formule du NIFO ou «prochaine entrée, première sortie».
Critères de choix d'une
formule d'évaluation des coûts :
Le choix de la formule d'évaluation la plus appropriée est dicté par
les considérations suivantes :
1) Obtenir le meilleur
rapprochement des charges aux produits.
2) Présenter les
stocks à une valeur réaliste parmi les actifs.
3) Permettre une
meilleure comparabilité dans le temps et dans l'espace.
Cette méthode est utilisée dans les situations où il est possible de
distinguer physiquement et administrativement chaque article acheté ou produit.
Tous les articles stockés peuvent alors être rattachés à un achat ou à une
production déterminée, il est possible de déterminer le coût d'achat ou le coût
spécifique de la production de chaque lot ou chaque article.
En pratique, la méthode est d'application limitée. Néanmoins, elle est
particulièrement indiquée pour les entreprises qui traitent un nombre restreint
d'articles coûteux et faciles à identifier :
Commerce :
- Bijouteries.
- Fourrures.
- Automobiles.
- Meubles.
- Appareils électroménagers.
- Gestion par lot.
- Engins et véhicules.
Industrie :
- Commandes spéciales.
- Organisation permettant de dégager le coût de
revient par lancement ou par commande.
Cette méthode ne s'applique de façon pertinente qu'à des articles ou
commandes spécifiques distincts les uns des autres.
Lorsqu'elle peut s'appliquer de façon précise, la méthode du coût réel
permet d'effectuer le meilleur rattachement possible des coûts aux produits. En
revanche, lorsqu'il n'est pas possible d'identifier de façon précise les
articles et leur coût, la méthode du coût réel est une méthode arbitraire.
Cette méthode repose sur l'hypothèse selon laquelle les marchandises
sont vendues dans l'ordre où l'entreprise les a achetées ou produites.
Les articles restants en stocks sont évalués selon les derniers coûts.
Cette méthode permet le meilleur rapprochement du coût réel lorsqu'elle
correspond au rythme physique d'écoulement des stocks :
- Silo de blé.
- Commerce de produits périssables ou à date
limite d'utilisation (tels que les médicaments ou produits alimentaires).
- Articles à rotation rapide.
- Produits importés.
Le coût des stocks qui résulte de l'application de la méthode du FIFO
est très proche du coût de remplacement des stocks, dans la mesure où les prix
restent relativement stables.
Ce point constitue à la fois un avantage et un inconvénient de la
méthode dans la mesure où les coûts des ventes rapprochés des ventes peuvent
s'éloigner des coûts de remplacement. En cas de variation importante des prix,
cette méthode est source de bénéfices inflationnistes.
Quand on utilise la méthode du FIFO, le coût des stocks est le même
selon la méthode de l'inventaire permanent et selon la méthode de l'inventaire
intermittent.
La méthode du coût moyen pondéré avec ses différentes modalités
d'application constitue la méthode du compromis : l'évaluation du stock au
bilan est moins proche du coût de remplacement en cas de variation de prix mais
la mesure des coûts des ventes est plus proche du coût de remplacement que dans
la méthode du FIFO.
Le principal avantage des méthodes du coût moyen pondéré est leur
simplicité pratique. Elles sont particulièrement indiquées pour les stocks
homogènes.
Seule la formule du coût moyen pondéré déterminé après chaque entrée
s'adapte à la méthode de l'inventaire permanent.
La méthode du coût standard est utilisée en comptabilité financière par
les entreprises industrielles pour le suivi des stocks de produits notamment en
cours d'exercice.
Sous-section 5. Choix d'une
formule d'évaluation
Pour déterminer la formule de coût la plus appropriée dans le contexte
de l'entreprise, il faut analyser le processus de stockage de l'entreprise,
définir les objectifs poursuivis, avoir une bonne connaissance technique des
différentes formules qui peuvent être utilisées, évaluer la valeur de chacune
des formules par rapport au processus de stockage et aux objectifs poursuivis
pour enfin choisir la formule qui procure le meilleur rapprochement des charges
aux produits.
Une entreprise peut concomitamment utiliser différentes formules
d'évaluation pour différents types de stocks.
Le choix d'une formule est le résultat d'un compromis car il est rare
qu'une formule réponde parfaitement à tous les critères. Il relève par
conséquent du jugement professionnel.
Mais, une fois la formule choisie, elle constitue une base de mesure
qu'il convient d'appliquer avec constance d'un exercice à l'autre et d'observer
les procédures applicables aux changements de méthodes lorsqu'un changement
devient nécessaire.