Le compte Le terme compte se trouve au centre du langage comptable, compte et comptabilité sont même utilisés comme des synonymes. Il est donc nécessaire de le définir et de cerner ses propriétés. Mais tout d'abord, étudions l'histoire du compte. Section 1. Histoire du compteA l'origine, la comptabilité se réduisait au compte. Les commerçants et plus tard les banquiers tenaient un compte pour chaque personne en relation commerciale avec eux. Chaque relation était qualifiée de débit ou de crédit. Lorsque le correspondant devait de l'argent, on lui ouvrait un compte qu'on qualifiait de débit. Exemple : a) Un commerçant vend à X des marchandises à crédit pour 5.000 dinars. b) X lui verse 3.000 dinars. c) Le commerçant lui remet des marchandises à crédit pour 2.000 dinars. d) X lui verse 2.500 dinars. Le compte X chez le commerçant se présentait alors selon l'état ci-dessous :
Lorsque le correspondant accordait un crédit au commerçant ou à la banque, son compte chez le commerçant ou chez la banque était qualifié de crédit. Exemple : a) A verse à la banque 10.000 dinars. b) A retire 5.000 dinars. c) A retire 3.000 dinars. d) A verse 1.000 dinars. Le compte A chez la banque se présentait alors selon l'état ci-dessous :
Avec le développement du commerce (plus d'activités è plus de comptes à tenir) la technique a touché à sa limite. Outre le fait qu'elle n'offrait pas de garantie et d'assurance technique en laissant la possibilité à un grand risque d'erreur, l'arrêté des comptes exigeait une série d'additions et de soustractions. On s'achemina alors vers la présentation du compte en deux parties : les débits ou opérations portées au débit et les crédits ou opérations portées au crédit. La présentation du compte X chez le commerçant est devenue la suivante : Compte débit client X
La présentation du compte A chez le banquier est devenue la suivante : Compte crédit A
La tenue des comptes est devenue plus méthodique et le calcul plus sûr par l'application d'un usage mathématique qui consiste à faciliter les sommes algébriques en regroupant d'une part les termes positifs d'une équation et d'autre part les termes négatifs pour ensuite soustraire une masse d'une autre masse en faisant la différence entre deux totaux uniquement. Soit dans l'exemple du compte X chez le commerçant : (a + c) - (b + d) et dans l'exemple du compte A chez la banque : (a + d) - (b + c). Désormais, dans les comptes dits de débits ou de créances, le crédit est le négatif du débit et dans les comptes dits de crédit ou de dettes, le débit est le négatif du crédit. Section 2. Définition du compteLe compte peut être défini comme étant l'unité comptable de base à tous les stades du travail comptable. Lorsqu'il se présente de façon distincte, il prend la forme d'un tableau dont la partie gauche s'appelle débit et la partie droite s'appelle crédit. Dans chacune des parties d'un compte, chaque opération est datée et expliquée par un libellé. Un compte pris individuellement n'est pas nécessairement équilibré. Un compte peut donc présenter trois situations : 1- Le total des débits est supérieur au total des crédits, la différence constitue un solde débiteur. Exemple :
Travail à faire : Arrêter le compte caisse au 31/03/98.
2- Le total des crédits est supérieur au total des débits, la différence constitue un solde créditeur. Exemple :
Travail à faire : Arrêter le compte fournisseur Z au 31/01/98
3- Le total des débits est égal au total des crédits, la différence est nulle, le compte est dit soldé. Exemple : Poursuivons l'exemple précédent en ajoutant l'opération suivante : le 05/02/98 payé en espèces 1 000 D à Z.
En tant qu'outil de base du travail comptable, le compte fait l'objet d'une large standardisation [1] dans le cadre d'une nomenclature générale dite plan des comptes de référence ou nomenclature comptable. Cette standardisation attribue à chaque compte un numéro et un intitulé. La normalisation à la fois par le numéro et par l'intitulé des comptes permet de bien structurer le plan des comptes et de bien distinguer la nature de chaque compte. Ainsi, tout compte dont le numéro commence par le chiffre 1 est un compte de capitaux propres ou de passifs non courants. On reconnaît un compte d'actifs non courants par un code commençant par le chiffre 2. Un compte de stocks commence par le chiffre 3 ; un compte de tiers commence par le chiffre 4 ; un compte financier commence par le chiffre 5 ; un compte de charges commence par le chiffre 6 ; un compte de produits commence par le chiffre 7.
[1] Standardisation : Normalisation, action de définir, en fonction des besoins, des règles de référence et de réduire le plus possible la diversité |