Les achats et les ventes
La réalisation de l'objet de toute entreprise passe par les opérations d'achats et de ventes. Section 1. GénéralitésSous-section 1. DéfinitionsLes achats : Au sens comptable, les achats représentent l'ensemble des biens (marchandises, matières et fournitures) et services de production acquis par l'entreprise en vue de la vente, après transformation ou non, ou l'emploi comme matières consommables ou fournitures utilisées dans le cours des activités normales de l'entreprise. Les ventes : Au sens comptable, les ventes représentent l'ensemble des affaires réalisées par une entreprise avec ses clients dans l'exercice de ses activités professionnelles. Les ventes comprennent les produits fabriqués par l'entreprise (activités industrielles) ainsi que les produits achetés auprès des tiers et revendus en l'état, on parlera dans ce cas de revente (activités commerciales). Les prestations de services réalisées à titre onéreux dans le cadre des activités principales ou centrales de l'entreprise sont aussi classées en vente du point de vue comptable. Les achats et les ventes sont matérialisés par des factures. La facture de vente établie par le vendeur constitue pour l'acheteur une facture d'achat. Elle constitue de ce fait une pièce justificative à la fois pour le vendeur (produit) et pour l'acheteur (charge). Sous-section 2. Factures d'achat et de venteLa facture est un document commercial émis par le fournisseur pour matérialiser la vente à son client. Aux termes de l'article 25 de la loi n° 91-64 du 29 juillet 1991 relative à la concurrence et aux prix, toute vente d'un produit ou toute prestation de service pour une activité professionnelle doit faire l'objet d'une facturation. Le vendeur est tenu de délivrer la facture, dès la réalisation de la vente ou la prestation de service et l'acheteur doit la réclamer. La facture doit être rédigée en double exemplaire au moins. Quant à la vente aux consommateurs, elle doit donner lieu à établissement de facture à la demande de l'acheteur. La facture doit comporter un numéro ininterrompu, et mentionner le nom et l'adresse des parties ainsi que leur matricule fiscal, la date de livraison de la marchandise ou de la réalisation de la prestation de service, la quantité, la dénomination précise et le prix unitaire hors taxe sur la valeur ajoutée des produits vendus ou des services rendus et le cas échéant, les réductions accordées ainsi que les taux et les montants des différentes taxes. Les mentions obligatoires des factures sont fixées par le droit économique, le code de commerce, le droit fiscal et la loi régissant le registre de commerce et des sociétés. Aux termes des différentes dispositions légales régissant les factures, elles doivent comporter les mentions suivantes : 01) La dénomination du fournisseur. 02) Son adresse. 03) Son numéro de registre de commerce. 04) Le capital social pour les personnes morales. 05) La désignation du client et son adresse. 06) Le code d'assujetti à la TVA du fournisseur. 07) Le code d'assujetti à la TVA du client (lorsque la vente[1] est susceptible d'être soumise à un taux majoré de 25%). 08) Un numéro séquentiel [2] de facture propre au fournisseur. 09) La date de la facture. 10) La désignation du produit ou de la prestation, la quantité livrée, la date de livraison et le prix unitaire avec la mention éventuelle des réductions accordées sur factures. 11) Les montants hors taxes. 12) Les taux et montants des taxes, et 13) Le montant toutes taxes comprises. La facture présente le montant brut hors taxes, duquel on déduit les réductions commerciales éventuellement accordées sur facture. Les réductions commerciales sur facture sont de deux sortes : les remises et les rabais. Les rabais : Un rabais est une réduction pratiquée sur le prix de vente courant pour tenir compte d'une diminution commerciale du produit (défaut de qualité, défaut de conformité, produits démodés). Les remises : Une remise est une réduction accordée sur le prix courant de vente généralement en considération de l'importance de la vente. Elle est accordée, habituellement par application d'un pourcentage au tarif courant de vente. Au montant net hors taxes de la facture appelé net commercial, viennent s'ajouter les taxes dans les entreprises assujetties. Entreprises industrielles : Les entreprises industrielles sont généralement soumises à deux taxes sur le chiffre d'affaires. - La taxe professionnelle ou Fonds de Développement de la Compétitivité (FODEC) au taux de 1%. La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) aux taux de 6%, 10%, 18% ou 29%. Ces taux sont, sauf quelques exceptions, majorés de 25% pour les produits lorsque le client n'est pas assujetti à la TVA. Exemple : Une entreprise industrielle vend les produits suivants :
Une remise au taux de 4% est accordée sur facture sur le montant total. Les produits sont soumis à la taxe professionnelle et à la TVA au taux de 18%.
Hypothèse 1 : Calculer le montant de la facture si le client est assujetti à la TVA.
Hypothèse 2 : Calculer le montant de la facture si le client est non assujetti à la TVA
Les ventes réalisées par les petits industriels soumis au régime fiscal du forfait qui suppose que le chiffre d'affaires annuel déclaré ne dépasse pas 30.000 D sont non soumises (non assujetties) aux taxes sur le chiffre d'affaires. Entreprises commerciales : Les entreprises commerciales se composent de trois catégories : - Les grossistes qui sont assujettis à la TVA mais non soumis à la taxe professionnelle. Lorsqu'un grossiste vend à un non assujetti, le taux de la TVA applicable est majoré de 25% (sauf certaines exceptions). - Les détaillants dont le chiffre d'affaires annuel atteint ou dépasse 100.000 D qui sont assujettis à la TVA mais non soumis à la taxe professionnelle. Les ventes faites par les détaillants assujettis sont soumises à la TVA au taux de base sans majoration quelle que soit la qualité de leurs clients assujettis ou non assujettis. - Les détaillants dont le chiffre d'affaires annuel est inférieur à 100.000 D qui sont (hors du champ d'application ou exonérés selon le cas) non assujettis à la TVA. Les prestataires de services : Les prestataires de services sont (sauf exceptions) soumis à la TVA aux taux de 6%, 10% ou 18%. Les prestations de services ne sont pas concernées par la majoration de 25% qui n'est applicable qu'aux ventes de produits. Ordonnancement des réductions commerciales : Plusieurs réductions commerciales peuvent être accordées de façon concomitante ou successive. A défaut d'accord contraire entre les parties, chaque réduction commerciale est accordée, selon les usages sur le montant net après déduction de la réduction précédente. L'ordre suivant est généralement appliqué :
Lorsque plusieurs réductions sont accordées à des dates différentes, les unes sur facture et les autres hors facture, la même règle s'applique : à défaut d'accord contraire, chaque réduction est calculée sur le montant net compte tenu de la déduction des précédentes réductions commerciales. Sort des taxes sur le chiffre d'affaires chez l'acheteur : Il convient de distinguer entre les acheteurs assujettis et les acheteurs non assujettis. Acheteurs assujettis : La TVA subie sur les achats est récupérable de la TVA collectée sur les ventes. Une entreprise assujettie récupère la TVA subie sur ses achats de matières ou marchandises ainsi que celle grevant toutes ses charges et ses immobilisations (à l'exclusion des achats de voitures de tourisme et des charges relatives à ces voitures)[3]. La TVA récupérable constitue de ce fait une créance sur le trésor public et ne fait pas partie du coût d'achat. Une TVA récupérable constitue une avance à l'Etat et non une charge de l'entreprise qui a le droit de la récupérer de la TVA collectée sur les ventes. En revanche, la taxe professionnelle reste à la charge de l'entreprise. Elle vient augmenter le coût d'achat. Acheteurs non assujettis : Aucune taxe n'est récupérable. Le coût d'achat est constitué du montant total de la facture toutes taxes comprises. Sous-section 3. Factures d'avoirLa facture d'avoir est un document commercial émis par le fournisseur pour matérialiser une correction d'une erreur de facturation, un retour de marchandises (ou rendu sur marchandises vendues) ou une réduction commerciale hors facture (Rabais, remise et ristourne) ou une réduction financière (escompte de règlement). Toute réduction consentie entraîne une diminution des taxes collectées chez le vendeur et une diminution de la TVA récupérable chez l'acheteur assujetti. Chez les vendeurs assujettis, toute réduction commerciale ou financière se calcule sur le montant hors taxes. Les avoirs ou factures d'avoir sont de 3 sortes : - L'avoir physique : qui matérialise un retour de marchandises. - L'avoir commercial : qui matérialise des réductions hors facture : rabais, remise, ou ristourne ainsi que la correction des erreurs de facturation. Ristourne : La ristourne est une réduction calculée hors facture sur l'ensemble des opérations faites avec un même client (ristourne accordée) ou un même fournisseur (ristourne obtenue) au cours d'une période déterminée. - L'avoir financier : qui matérialise un escompte hors facture. L'escompte est une réduction accordée par un fournisseur à son client en raison d'un règlement avant la date normale d'exigibilité (escompte de règlement). Que l'escompte figure ou non sur la facture de vente initiale, il est comptabilisé distinctement comme une opération financière dans le compte 654 s'il s'agit d'escompte accordé (charge) ou dans le compte 755 s'il s'agit d'escompte obtenu (produit). Régime de TVA sur les réductions sur ventes : Une réduction consentie hors facture entraîne une diminution de la TVA collectée (débit du compte 4367) chez le vendeur et une diminution de la TVA récupérable (crédit du compte 4366) chez l'acheteur. Section 2. Modes de comptabilisation des achats et des ventes dans les activités du commerce et de l'industrieIl existe deux méthodes pour comptabiliser les flux d'entrées et de sorties des stocks : La méthode de l'inventaire permanent et la méthode de l'inventaire intermittent. Sous-section 1. Méthode de l'inventaire permanent § 1. Activités commerciales (1) Soit un commerçant A, assujetti, qui achète une marchandise M aux conditions suivantes : Q = 1000 PU hors TVA = 6 D. TVA = 18% Remise sur facture = 5% L'entreprise reçoit une facture du fournisseur Z n° 15 du 15 janvier 1998. 1) Présenter la facture. 2) Comptabiliser la facture selon la méthode de l'inventaire permanent.
(2) Le 16 janvier 1998, le commerçant A décide de payer au comptant moyennant l'obtention d'un escompte de règlement de 2%. Il reçoit un avoir financier n° 2 et paie le montant net par chèque tiré sur la BIAT. 1) Présenter l'avoir financier. 2) Comptabiliser l'avoir financier.
Vérification : 6.726 x 2% = 134,520 soit le montant TTC de l'avoir qui est égal au montant TTC de la facture d'achat x 2%.
(3) Le 17/01/1998, A vend à son client B une quantité du produit M (facture n° 20) : Q : 200 Prix unitaire de vente H TVA : 8 D 1) Présenter la facture de vente n° 20. 2) Comptabiliser la facture de vente.
La sortie des stocks s'effectue au coût de revient effectif des marchandises vendues. Le coût de revient ne tient pas compte des escomptes obtenus qui sont comptabilisés en tant que produit financier. (4) Le 18/01/98, le client B règle par chèque sa dette tout en bénéficiant d'un escompte de 4% (Note d'avoir financier n° 18).
§ 2. Activités industrielles L'activité industrielle gère deux types de stocks : - Les stocks d'approvisionnement. - et les stocks de produits. (1) Une société industrielle achète auprès de Y des matières premières le 10/01/98 pour un montant TTC 1.180 D (dont TVA 18%).
(2) Le 11/01/98, retrait des stocks de matières pour les ateliers 50% des achats du 10 courant.
(3) Le 12/01/98, entrée en stocks de produits finis 200 articles dont le coût de production unitaire est estimé à 6 dinars l'unité.
La prise en compte des produits fabriqués en stocks de produits finis s'effectue au coût de production. (4) Le 14/01/98, établi facture n° 100 de vente à C aux conditions suivantes :
1) Etablir la facture de vente. 2) Comptabiliser la facture de vente.
(5) Le 15/01/1998, notre client C réclame un rabais de 10% que nous lui accordons (Note d'avoir n° 12). Il accepte de payer le montant net par chèque moyennant un escompte de 5% (note d'avoir n° 13). 1) Présenter les notes d'avoir. 2) Comptabiliser les opérations.
La méthode de l'inventaire permanent est la méthode de référence en Tunisie. Elle présente de nombreux avantages mais, elle est souvent difficile à mettre en œuvre. Pour alléger la tenue des comptes des petites et moyennes entreprises notamment, on a autorisé une deuxième méthode dite de l'inventaire intermittent qui consiste à constater les flux de stocks en charges au moment de l'achat et en produits au moment de la vente et à procéder à la correction de ces charges et produits en fin de période par la prise en compte en comptabilité des stocks existants à la date de l'inventaire. Sous-section 2. Méthode de l'inventaire intermittentLa méthode de l'inventaire intermittent consiste à traiter momentanément les achats d'éléments stockables comme des charges de l'exercice. Ils sont de ce fait portés dans les comptes de charges "60 Achats" pour leur montant hors TVA récupérable à la date de l'achat. Il en est de même des ventes qui sont portées en produits sans constater la charge correspondant à la diminution des stocks. A chaque arrêté des comptes, on procède à l'inventaire physique pour corriger les charges et les produits imputés et rattachés à l'exercice. Contrairement à la méthode de l'inventaire permanent qui permet à la comptabilité de fournir constamment le montant des stocks, la méthode de l'inventaire intermittent assimile dans un premier temps l'achat à une charge puis procède à la correction de cette charge par la prise en compte de l'inventaire des stocks à la date d'arrêté des comptes. Reprenons les exemples traités dans le paragraphe A selon la méthode de l'inventaire permanent pour les retraiter selon la méthode de l'inventaire intermittent. § 1. Activités commerciales (1) L'achat de marchandises M est comptabilisé comme suit :
(2) Comptabilisation de l'escompte obtenu et du règlement de la facture
(3) Comptabilisation de la vente au client B :
(4) Comptabilisation de l'escompte accordé et de l'encaissement de la vente faite à B
§ 2. Activités industrielles (1) Comptabilisation de l'achat de matières premières
(2) Prélèvement des matières des stocks vers la production Ce mouvement de sortie interne des stocks de matières vers la production n'est pas saisi en comptabilité dans la méthode de l'inventaire intermittent car tout l'achat est déjà porté en charges. (3) Entrée en stocks des produits finis Ce mouvement d'entrée interne de stocks de produits finis provenant de la production n'est pas saisi en comptabilité dans la méthode de l'inventaire intermittent qui n'assure pas le suivi des stocks en comptabilité. (4) Comptabilisation de la vente à C
Le prélèvement sur les stocks ne donne lieu à aucun enregistrement comptable dans la méthode de l'inventaire intermittent. (5) Comptabilisation du rabais, de l'escompte et de l'encaissement de C Les mêmes écritures que dans l'hypothèse de l'inventaire permanent. Section 3. Comptabilisation des achats non stockables ou non stockésQue l'entreprise utilise la méthode de l'inventaire permanent (réservée aux seuls éléments stockables par hypothèse) ou la méthode de l'inventaire intermittent, les achats non stockables par nature telle que l'électricité ou non gérés en tant que stocks organisés et contrôlés par l'entreprise généralement en raison de leur faible enjeu financier (Rapport coût - avantage), sont portés au débit du compte "606 Achats non stockés de matières et fournitures" pour leur montant hors TVA récupérable. Sont notamment portés au débit de ce compte les achats suivants : - l'eau ; - l'électricité et le gaz ; - les carburants : essence et gasoil ; - les fournitures d'atelier et d'usine ; - les fournitures de bureau ; - le petit outillage ; - les produits d'entretien ; - les fournitures de magasin ; - le fuel pour le chauffage ; - les fournitures informatiques ; - les huiles pour atelier et usine ; - les huiles et fournitures pour matériel de transport ; - les imprimés administratifs ; - les pièces de rechange ; - les vêtements de travail ; - les droits payés pour l'obtention des cahiers des charges pour la soumission à un marché. En fin de période, l'entreprise procède à l'inventaire des éléments neufs non encore consommés des achats comptabilisés au débit du compte "606". Ces éléments sont portés en régularisation par le biais[5] du compte "471 Charges constatées d'avance" pour que le solde du compte "606" représente les achats effectivement consommés au cours de la période. Exemple : - le 10/01/1998 - Achat de fournitures diverses non stockées pour un montant de 1.180 D TTC (TVA 18%). - de l'inventaire physique effectué au 31/12/1998, il ressort un stock neuf de fournitures diverses évalué au coût d'achat H TVA de 600 D.
Ainsi le compte «606 Achats non stockés de matières et fournitures» s'établit comme suit :
Ainsi, le solde du compte 606 qui s'établit à 400 représente le montant effectivement consommé au cours de l'exercice 1998. Section 4. Schéma récapitulatif des modèles de traitement des achats
Section 5. Comptabilisation des frais accessoires sur achatsLe référentiel comptable tunisien offre une certaine marge de liberté pour le choix du mode de comptabilisation des frais accessoires sur achats. Ainsi, certains frais sur achats sont généralement enregistrés selon leur destination dans le compte achats concerné. Tel est le traitement réservé aux frais accessoires suivants : - Droits de douanes ; - TVA non récupérable ; - Droit de consommation[6] non récupérable ; - Taxe professionnelle sur achats. En revanche, certains autres frais accessoires peuvent, au choix de l'entreprise, être comptabilisés par destination dans le compte achats concerné ou par nature : Transports sur achats : Les transports sur achats sont ou bien portés dans le compte achats ou dans le compte de stocks concerné ou bien portés au débit du compte «6241 transports sur achats» suivi ou non d'un transfert au compte achats. Les primes d'assurance : Elles peuvent être comptabilisées dans les comptes d'achat par destination ou portées au compte «616 Primes d'assurance». Les commissions sur achats : Lorsqu'elles ne sont pas comptabilisées en achats, elles sont portées au débit du compte «622 Rémunérations d'intermédiaires et honoraires». Les honoraires de transit : Ils sont généralement portés en achats. Ils peuvent néanmoins être comptabilisés au débit du compte «622 Rémunérations d'intermédiaires et honoraires». La comptabilisation des frais sur achats en stocks est particulièrement adaptée à la méthode de l'inventaire permanent. Lorsqu'une telle affectation s'avère difficile, les frais accessoires sur achats peuvent être comptabilisés par nature avant leur transfert en stocks par le crédit du compte «79 Transferts de charges». Exemple : payé 1.000 D de transport sur achats en espèces : 1er temps :
2ème temps :
Le compte «79 transferts de charges» permet de conserver les charges au débit des comptes par nature de la classe 6 tout en neutralisant leur effet sur les résultats si le transfert s'effectue dans un compte d'actif ou de les reclasser dans leur compte de destination s'il s'agit d'un transfert à un autre compte de la classe 6. Section 6. Comptabilisation des emballagesSous-section 1. Définition Les emballages sont les objets destinés à contenir les matières, les produits achetés, fabriqués, transportés ou vendus (sacs, caisses, boites, flacons, bidons, barils, bouteilles, conteneurs...). Les emballages permettent d'assurer dans les meilleures conditions d'hygiène et de sécurité la manutention, la conservation, le transport et le stockage d'un produit. Les conteneurs (ou containers) sont des grandes caisses métalliques de chargement (pour la navigation maritime, le transport par train, le transport par camion et rarement le transport par avion) destinées à faciliter le transport et la manutention de marchandises ou à permettre le regroupement de plusieurs colis en un seul emballage. On distingue entre deux catégories d'emballages : - Les emballages non récupérables ou perdus avec le produit vendu ; - Les emballages récupérables. Sous-section 2. Emballages non récupérables ou perdus § 1. Définition Les emballages perdus ou emballages non consignés ou emballages jetables sont des emballages qui sont destinés à accompagner la livraison d'un produit et dont la valeur que l'on incorpore au prix du produit vendu ne fait l'objet ni de consignation ni de reprise. § 2. Comptabilisation • A l'achat : La comptabilisation des emballages non récupérables ou perdus s'effectue selon qu'ils sont gérés en stocks ou non gérés en stocks. (1) Emballages non récupérables ou perdus non gérés en stocks : Généralement d'un faible montant, les emballages perdus sont portés au débit du compte «606 Achats non stockés de matières et fournitures». (2) Emballages non récupérables ou perdus gérés en stocks : Ces emballages peuvent être suivis selon la méthode de l'inventaire permanent Compte «326 Emballages» ou la méthode de l'inventaire intermittent Compte «6026 Achats stockés - emballages». • A la vente : Le prix de vente du produit emballé dans un emballage perdu inclut le prix de cet emballage perdu. Il est de ce fait comptabilisé avec le produit vendu et ne fait l'objet d'aucune comptabilisation distincte. Sous-section 3. Emballages récupérables§ 1. Définition Un emballage récupérable pour une entreprise vendeuse (fournisseur) est un emballage à rendre pour l'entreprise acheteuse. Il est livré par le vendeur à l'acheteur moyennant un prix de consignation. La consignation ou prix de consignation est la somme que doit verser un client qui reçoit un emballage consigné, et que le vendeur lui remboursera au moment où l'emballage sera retourné. L'emballage consigné est un emballage facturé par un fournisseur qui s'engage à le reprendre et à rembourser au client le prix de consignation représentant la valeur de l'emballage facturée en sus de la marchandise avec, parfois, un abattement sur ce prix pour tenir compte de la dépréciation ou du risque de perte, de casse, etc... Si le fournisseur reprend l'emballage consigné pour un montant inférieur au prix de consignation, il réalise un produit connu sous le nom de «Boni sur reprise d'emballages consignés» comptabilisé au crédit du compte «706 Produits des activités annexes» tandis qu'il en résulte pour son client une charge que l'on désigne par l'expression «Mali sur emballages rendus» comptabilisée au débit du compte «613 Locations - mali sur emballages». § 2. Les deux types d'emballages récupérables Les normes comptables tunisiennes distinguent entre deux types d'emballages récupérables : - Les emballages récupérables et identifiables tels que : les conteneurs, les citernes, les bouteilles de gaz, etc... - Les emballages récupérables non identifiables telles que les bouteilles en verre, les caisses en plastique, les barils, etc... Les emballages récupérables et identifiables sont classés en immobilisations et sont comptabilisés dans le compte «2286 Emballages récupérables identifiables» alors que les emballages récupérables non identifiables sont classés en stocks et sont comptabilisés dans le compte «6026 Achats stockés - Emballages» dans la méthode de l'inventaire intermittent et le compte «326 Stocks d'emballages» dans la méthode de l'inventaire permanent. § 3. Régime de TVA applicable aux emballages On distingue 3 régimes de TVA régissant les emballages chez les entreprises assujetties : (1) Les emballages perdus : Les achats ouvrent droit à déduction puisque l'emballage perdu est inclus dans le produit vendu taxable. (2) Les emballages récupérables identifiables ou non identifiables destinés à la consignation : Dans ce cas, la consignation et la vente de l'emballage non rendu ne sont pas soumises à la TVA. En effet, aux termes de l'alinéa 2 du § I de l'article 6 du code de la TVA «Les sommes perçues au titre de la consignation et du non retour des emballages consignés ne sont pas comprises dans la base imposable» à la TVA ; elles sont dites hors d'assiette de la TVA. En revanche, la TVA sur acquisition des emballages récupérables destinés à la consignation n'ouvre pas droit à déduction. Lorsque l'emballage est repris à un prix inférieur à la consignation, le boni sur emballage constitue, à notre avis, un produit non taxable tant qu'il est limité à un montant faible qui ne peut être assimilé à un loyer implicite. En revanche, lorsque le boni sur emballages consignés est significatif, il est assimilé fiscalement à un loyer et le régime applicable aux emballages consignés avec un boni significatif serait celui des emballages destinés à la location. (3) Les emballages récupérables identifiables destinés à la location régis par le régime de TVA suivant : - L'achat ouvre droit à déduction pour l'assujetti. - La location est soumise à la TVA. - Le montant de la consignation reçu en garantie de l'objet n'est pas soumis à la TVA.
§ 4. Applications chiffrées Exemple 1 : Achat d'emballages en carton par un industriel :
Travail à faire : Comptabiliser l'opération dans les 3 hypothèses suivantes : H1 - Emballages non gérés en stocks. H2 - Emballages gérés en stocks, inventaire permanent. H3 - Emballages gérés en stocks, inventaire intermittent.
Exemple 2 : a) Achat d'emballages par un assujetti C : 1- 10 Conteneurs pour un montant total de 100.000 D H TVA 18% destinés à la location. 2- 100 Barils pour un montant total de 2.000 D H TVA 18% destinés à la consignation. Travail à faire : Comptabiliser les opérations chez C selon la méthode de l'inventaire permanent.
b) Donné 5 conteneurs en location à un client A assujetti - Consignation : 55.000 dinars. - Location forfait pour 7 jours maximum : 2.000 dinars H TVA 18%. Travail à faire : Comptabiliser l'opération encaissée par chèque au comptant chez l'entreprise C.
c) Retour des emballages 5 conteneurs remboursés par chèque
d) Comptabiliser les opérations énumérées dans b et c chez le client A
Exemple 3 : L'assujetti A donne en consignation 20 barils pour 22 dinars le baril à son client B qui paie en espèces. a) Comptabiliser l'opération chez C et chez B. Chez C (vendeur)
Chez B (acheteur)
b) B retourne 15 barils, les 5 autres sont considérés comme vendus chez C et définitivement perdus chez B. Travail à faire : Comptabiliser l'opération chez C et chez B. Chez C (vendeur)
Chez B (acheteur)
c) B retourne les 20 barils avec un prix de déconsignation de 21 D. Travail à faire : Comptabiliser l'opération de retour des emballages chez C et chez B. Chez C (vendeur)
Chez B (acheteur)
[1] Vente soumise à un taux majoré de 25% : Aux termes du point 10 de l'article 6 du code de la TVA relatif à la détermination de la base imposable, pour les ventes réalisées par les assujettis à la TVA à des non assujettis, la TVA est majorée de 25%. Sont, néanmoins, exclues de cette mesure : - Les ventes des produits alimentaires, des médicaments, des produits pharmaceutiques et des produits soumis au régime de l'homologation administrative des prix. - Les ventes réalisées par les assujettis à la TVA au profit de l'Etat, des établissements publics à caractère administratif et des collectivités locales. - Les ventes des commerçants détaillants. Cette disposition est applicable à partir du 1er juillet 1996. [2] Numéro séquentiel : تسلسلي - تعاقبي - أعداد متتالية ordonné en une suite, une séquence de numéro. [3] Néanmoins, les voitures de tourisme faisant l'objet même de l'exploitation telles que les voitures de tourisme des entreprises de location de voitures ouvrent droit à déduction. [4] Selon la NCG (NCT 1), cette opération s'enregistre en deux temps :
Ce procédé en deux temps, tel que retenu par la NCT 1 est inutile puisqu'il solde le compte 607. Nous avons par conséquent retenu la comptabilisation directe de l'achat en stocks. [5] Par le biais : Par l’intermédiaire, en utilisant. [6] Droit de consommation : Le droit de consommation est un impôt indirect qui frappe un nombre limité de produits. Lorsqu'il est dû, il fait partie de l'assiette de la TVA. Exemple : Soit un produit soumis au droit de consommation au taux de 25%, au Fodec au taux de 1% et à la TVA au taux de 18%. Les différentes taxations se calculent comme suit :
Contrairement à la TVA, le droit de consommation est rarement récupérable. [7] Autre point de vue doctrinal : Certains auteurs considèrent que tout boni sur emballage s'analyse comme un loyer passible de la TVA et classent ipso facto la consignation de l'emballage dans la catégorie fiscale des emballages données en location. Cette doctrine, qui nous paraît non conforme à la lettre de la loi, repose essentiellement sur une doctrine fiscale qui, sans prôner explicitement une telle position, est néanmoins lacunaire.
|