Examen blanc Difficultés comptables (Corrigé) Il vous est demandé de traiter les
4 dossiers indépendants qui suivent. Dossier n° 1 : Vous avez été consulté par une
entreprise importante pour l'assister dans la mise en place du nouveau système
comptable. 1) Les politiques comptables de
l'entreprise Le concept de politique comptable
peut être défini comme étant l'ensemble des choix effectués par les
dirigeants en matière comptable : choix de méthode d'évaluation (en matière
de stocks par exemple : FIFO/CMP, en matière d'amortissement linéaire/dégressif/accéléré,
... etc) et de méthode de présentation. Ces choix affectent, dans le
respect des contraintes réglementaires, le contenu ou la forme des états
financiers publiés par l'entreprise. Néanmoins, la politique comptable
de l'entreprise ne se limite pas aux choix de méthodes de comptabilisation et
d'évaluation. Elle porte aussi sur la communication de l'information financière
de l'entreprise. Les politiques comptables de
l'entreprise expriment donc le choix des méthodes et procédures comptables de
l'entreprise. Elles relèvent de la responsabilité des dirigeants sociaux et déterminent
la qualité de l'information comptable et de la communication financière de
l'entreprise. Les politiques comptables font appel au sens de l'analyse comptable et au jugement professionnel permettant d'effectuer des arbitrages motivés pour le choix des méthodes et principes comptables appliqués par l'entreprise. En matière de stocks, les politiques comptables de l'entreprise portent notamment sur les questions suivantes : 1 - Le choix d'une méthode de
comptabilisation et de suivi des stocks. 2 - Le choix des règles de
comptabilisation des frais sur achats (et des escomptes obtenus des
fournisseurs). 3 - Le choix d'une méthode d'évaluation
des stocks. 4 - Le modèle de détermination
des charges incorporables. 5 - La présentation des écarts et gaspillages sur coûts liés aux stocks et à la production dans l'état de résultat. 6 - La méthode de dépréciation
des stocks (directe ou par provision). 2) Manuel comptable de
l'entreprise Le manuel comptable de
l'entreprise décrit particulièrement l'organisation comptable de l'entreprise,
les méthodes de saisie et de traitement des informations, les politiques
comptables et les supports utilisés. Dans sa forme la plus élaborée,
il traitera notamment les éléments suivants
: ** 1 - Une présentation synthétique
de l'organisation générale de l'entreprise ; ** 2 - L'organisation comptable de
l'entreprise ; ** 3 - Le plan des comptes, une
description du contenu des comptes et un guide des imputations comptables ; * 4 - La définition des
principales politiques comptables de l'entreprise ; ** 5 - La description des procédures
de collecte, de saisie et de traitement et de contrôle des informations (des
contrôles préalables des pièces justificatives et les modalités du chemin de
révision) ; ** 6 -
Le système de classement et d'archivage ; ** 7 -
Les livres comptables obligatoires et aux liens entre ces livres et
autres documents et pièces comptables ; ** 8 - Le modèle retenu de présentation
des états financiers ; * 9 - Les mesures nécessaires pour
améliorer et suivre les déclarations fiscales et maîtriser le dossier fiscal
de l'entreprise ; ** 10 - Un guide pour la
justification des comptes et des travaux d'inventaire avec des modèles de
rapprochement et d'états de justification pour les travaux récurrents ; ** 11 - Un modèle d'instructions
d'inventaire ; ** 12 - Une description de
l'organisation des travaux d'élaboration des états financiers ainsi que les
procédures d'accélération de la production de ces états ; * 13 - Une description des procédures
d'élaboration des situations intermédiaires ; * 14 - Une description des comptes
prévisionnels et de l'organisation du contrôle budgétaire * 15 - Les procédures et
l'organisation de la communication de l'information pour les sociétés
ouvertes au public.
Dossier n° 2 : 1) L'examen de l'allure du résultat
d'une année à une autre révèle une forte constance de son évolution d'un
exercice à un autre.
Ainsi, il semble que les dotations aux provisions nettes de reprises sont décidées en fonction d'un objectif de résultat qui assure une évolution constante de ce résultat d'un exercice à un autre à raison de ( + 5,3% ). L'évolution du résultat des 3
dernières années est constante. Elle semble résulter d'une politique de lissage des résultats. Le lissage des résultats apparaît
dans notre exemple à travers la réduction de la fluctuation de l'accroissement
du résultat d'un exercice à un autre par la manipulation des dotations aux
provisions nettes de reprises. 2) Le lissage du résultat
par la manipulation des dotations aux provisions pour créances douteuses amène
à considérer que la politique de provisionnement des créances douteuses
est une zone de risque important dans le contexte de dossier. Le programme
de contrôle des provisions comprendra notamment les contrôles suivants : - Décrire et évaluer la politique
de provisionnement des créances à recouvrement douteux. - Obtenir le détail des dotations
et des reprises de l'exercice ; - Vérifier le bien-fondé des
mouvements (taux utilisés, réalité des causes de reprise...) - Vérifier l'utilisation des
provisions antérieurement constituées. - Rechercher les autres créances
douteuses qui devraient être dépréciées : • Obtenir une balance par
ancienneté de créances ; • Examiner les dossiers des créances
anciennes pour lesquelles aucune provision n'a été constituée et juger du
bien -fondé de cette absence de provision ; • Passer en revue les impayés
de l'exercice suivant et obtenir des explications pour tout impayé significatif
; • Analyser les reports d'échéances
; - Vérifier l'annulation des
provisions antérieurement constituées à raison des créances douteuses
provisionnées antérieurement. Dossier n° 3 : Question n° 1 : Outre le fait que la présentation
des résultats déficitaires de plusieurs exercices à l'actif dans le système
antérieur à la réforme de 1996 contrevient aux dispositions du code de
commerce qui imposent l'affectation annuelle des résultats, cette pratique résulte
en plus d'une erreur comptable conceptuelle. En effet les pertes ne peuvent pas
constituer un actif et ne doivent pas de ce fait être présentées parmi les
actifs. Le choix de privilégier les
investisseurs à risque amène à faire que les états financiers offrent une
mesure et une lecture précise et facilement intelligible des capitaux propres.
C'est dans ce but que les résultats (bénéfices ou déficits) sont présentés
dans la composante capitaux propres dans le bilan. L'information sur les résultats
des exercices précédents est certainement utile. Elle est obtenue par la présentation
comparative des états financiers. Question n° 2 : L'information comptable est destinée
à la satisfaction des besoins des utilisateurs notamment privilégiés. Pour
atteindre cet objectif, l'information comptable doit être intelligible par les
utilisateurs. A cette fin, les utilisateurs sont supposés avoir une
connaissance raisonnable des activités économiques et de la comptabilité et
la volonté d'étudier l'information d'une façon raisonnablement diligente. Pour assurer la fiabilité et la
pertinence de l'information comptable et pour être un facteur de confiance,
l’information comptable doit faire l’objet d’audit indépendant. Le nouveau système institue
l’obligation de mentionner en notes aux états financiers si les comptes ont
fait l’objet d’un audit indépendant et d’y inclure le cas échéant
l’avis de l’auditeur (NCT 1 - § 22). En instituant l’obligation de déclarer
si les états financiers ont fait l’objet d’un audit indépendant sans
rendre obligatoire le recours à l'audit (ce qui en l'occurrence dépasse les prérogatives
du normalisateur comptable) le nouveau système comptable pousse à l'audit
financier et laisse aux forces du marché (dont la composante pivot est constituée
par les banques) la responsabilité de caractériser cette vision.
Dossier 4 : 1) Procédure juridique déclenchée par la perte des 3/4 du capital social. A la fin de 19N+1, la situation
nette de la société B ( 100 000) correspond à 20% du capital de la dite société.
Il convient par conséquent de déclencher
la procédure de l'article 135 du code de commerce relative à la perte
des 3/4 du capital social. Aux termes de l'article 135 du
C.C. en cas de perte des 3/4 du capital social, les administrateurs sont
tenus de provoquer la réunion de l'assemblée générale de tous les
actionnaires à l'effet de statuer sur la question de savoir s’il y a lieu de
prononcer la dissolution de la société. La résolution de l'assemblée est,
dans tous les cas, rendue publique. 2) En cas de déclaration en faillite, la société mère risque d’être poursuivie en comblement de passif social. Aux termes de l'article 74 du code de commerce, si la faillite de la société fait apparaître une insuffisance d'actif, le tribunal peut, à la demande du syndic, décider que les dettes sociales seront supportées jusqu’à concurrence du montant qu'il déterminera, soit par le Président, soit par les administrateurs, avec ou sans solidarité. Pour dégager leur responsabilité,
le Président et les administrateurs impliqués doivent faire la preuve qu'ils
ont apporté à la gestion des affaires sociales toute l’activité et toute la
diligence d’un mandataire salarié. L’action en comblement de passif
engagée à la seule initiative du syndic suppose la réunion de deux conditions
préalables : 1. La déclaration de la
société en faillite 2. La preuve de
l'insuffisance d'actif, preuve établie lorsque les dettes sont supérieures aux
actifs nets des frais de liquidation. Les administrateurs sur qui pèse
la présomption simple de responsabilité de l’insuffisance d'actif peuvent être
exonérés s'ils apportent la preuve qu’ils ont apporté toute la diligence du
mandataire salarié dans la gestion des affaires sociales. 3) Explication des calculs et passation des écritures d'inventaire : Part de la société (A) dans la
situation nette de (B) au 31/12/N : • (900/1000) x 100.000 = 90.000 D
Pour (A), elle possède (900 /
1000) x (- 400.000) = 360.000 D à provisionner.
• Au 31/12/19N+1 la situation de
(B) s'est aggravée et la situation nette est devenue négative (- 100.000 D),
donc, il faut d'abord compléter la provision à fin de provisionner la
participation totale soit 90.000 D puis constituer une provision de 100.000 D à
concurrence de l'insuffisance d'actif.
• Au 31/12/19N+2 les prêts
accordés par (A) à (B) s'élèvent en 19N+1 à 500.000 D. A la fin N+2 (A)
abandonne la créance de 500.000 D qu'elle détient sur (B) à fin de rétablir
sa situation qui, après abandon de créances, sera de + 400.000 D. Il y a lieu
alors de comptabiliser la perte de créances. Suite à cette décision, (B) va
avoir une situation nette positive qui s'élève à 400.000 D, il y a lieu, par
conséquent, d'annuler la provision constatée en 19N+1 est devenue sans objet
(100.000 D) et de réviser la provision constituer auparavant de
(400/500 = 80%), 80% x 450.000 D = 360.000 D
4. Il s'agit d'une convention
réglementée qui nécessite conformément à l’article 78 du code
de commerce. 1) L'autorisation préalable du
conseil d'administration de la société anonyme A. 2) L'information du C. A. C. 3) L'établissement du rapport
du C.A.C. sur les conventions réglementées , 4) L'approbation de l'assemblée
générale annuelle de la société A.
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